Le mot «Qualité» est de plus en plus utilisé dans les entreprises, que ce soit dans le secteur
alimentaire, industriel ou même dans le secteur des services, en particulier dans le monde informatique.
Dans l'ensemble de ce dossier le terme «entreprise» désigne indépendamment toute entreprise, organisation
ou association du secteur public ou privé.
De la même façon le terme «Client» doit être pris au sens large
de «bénéficiaire» et le terme «Produit» en tant que fourniture d'un livrable matériel ou immatériel (service).
De nombreux concepts se cachent derrière la notion de «Qualité», ce dossier a pour but de
définir les principaux termes et de comprendre les objectifs et les méthodes de mise en place d'une
démarche qualité.
La «Qualité» peut se définir comme la capacité à atteindre les objectifs
opérationnels visés. La norme ISO 8402-94 définit la qualité comme suit :
Ensemble des caractéristiques d'une entité qui lui confèrent
l'aptitude à satisfaire des besoins exprimés et implicites.
La norme ISO 9000:2000 la définit comme ceci :
Aptitude d'un ensemble de caractéristiques intrinsèques
à satisfaire des exigences.
Dans la pratique la qualité se décline sous deux formes :
- La qualité externe, correspondant à la satisfaction des clients. Il s'agit de fournir un produit
ou des services conformes aux attentes des clients afin de les fidéliser et ainsi améliorer sa part de marché.
Les bénéficiaires de la qualité externe sont les clients d'une entreprise et ses partenaires extérieurs.
Ce type de démarche passe ainsi par une nécessaire écoute des clients mais doit permettre également
de prendre en compte des besoins implicites, non exprimés par les bénéficiaires.
- La qualité interne, correspondant à l'amélioration du fonctionnement interne de l'entreprise.
L'objet de la qualité interne est de mettre en oeuvre des moyens permettant de décrire au mieux l'organisation,
de repérer et de limiter les dysfonctionnements.
Les bénéficiaires de la qualité interne sont la direction et les personnels de l'entreprise.
La qualité interne passe généralement par une
étape d'identification et de formalisation des processus internes réalisés grâce à
une démarche participative.
L'objet de la qualité est donc de fournir une offre adaptée aux Clients, avec
des processus maîtrisés tout en s'assurant que l'amélioration ne se traduit pas par un surcoût général,
auquel cas on parle de «sur-qualité». Il est possible d'améliorer un grand nombre de dysfonctionnements
à moindre coût, mais, à l'inverse, plus on souhaite approcher la perfection plus les coûts grimpent !
Dans l'absolu, pour les entreprises du secteur privé, il ne s'agit pas tant de répondre
de manière exhaustive aux attentes des Clients («Zéro défaut») que d'y répondre mieux que les concurrents.
Dans le secteur public la qualité permet notamment de rendre compte d'un usage maîtrisé des fonds publics pour fournir
un service adapté aux attentes des citoyens.
L'opposé de la qualité, nommé non-qualité, possède également un coût.
En effet il s'avère généralement plus coûteux de corriger les défauts ou les erreurs que
de «faire bien» dès le départ. D'autre part, le coût de la non-qualité est d'autant plus important qu'elle
est détectée tardivement. A titre d'illustration, réaliser à nouveau un Produit défectueux coûtera au final plus du double
du prix de production du Produit initial s'il avait été réalisé correctement. Qui plus est, la différence de prix sera moins grande si le défaut
est détecté en cours de production que s'il est détecté par le client final (insatisfaction du client, traitement
de l'incident, suivi du client, frais de port, etc.).
Il s'agit donc de trouver le juste équilibre permettant d'éliminer au maximum la non-qualité, afin d'obtenir
un bon degré de satisfaction de la clientèle, de les fidéliser et de faire des
bénéfices, tout en y consacrant un budget raisonnable.
L'un des principes de base de la qualité est la prévention et l'amélioration permanente.
Cela signifie que la qualité est un projet sans fin dont le but est de prendre en compte les dysfonctionnements
le plus en amont possible.
Ainsi la qualité peut être représentée par un cycle d'actions correctives et
préventives, appelé «roue de Deming» :
Ce cycle, représenté dans la roue de Deming, est nommé modèle PDCA, afin de désigner les quatre temps suivants :
- «Plan» (Planifier) : il s'agit de définir les objectifs à atteindre et
de planifier la mise en oeuvre d'actions,
- «Do» (Mettre en place) : il s'agit de la mise en oeuvre des actions correctives,
- «Check» (Contrôler) : cette phase consiste à vérifier l'atteinte
des objectifs fixés,
- «Act» (Agir) : en fonction des résultats de la phase précédente
il convient de prendre des mesures préventives.
L'amélioration de la qualité, interne et externe, permet à l'entreprise de travailler
dans de meilleures conditions avec ses bénéficiaires, ce qui se traduit par une relation de confiance
et des gains sur le plan financier (augmentation des bénéfices) ou humain (clarification des rôles,
des besoins et de l'offre, motivation du personnel).
Il s'agit toutefois d'un effort impliquant l'ensemble de l'entreprise et conduisant la plupart du temps à des
modifications des habitudes de travail, voire des changements organisationnels.
Ainsi on appelle «démarche qualité» l'approche organisationnelle permettant un progrès permanent
dans la résolution des non-qualités. Il s'agit d'une démarche participative, c'est-à-dire à
laquelle doit nécessairement participer l'ensemble de l'entreprise et par conséquent nécessairement portée au plus
haut niveau hiérarchique.
On appelle «assurance qualité» la garantie du maintien d'un certain niveau
de qualité, fonction des objectifs visés. Elle se décline ainsi sous la forme
d'un référentiel documentaire formalisant les méthodes mises en oeuvre à
cet effet. La norme 8402-94 donne la définition suivante :
Ensemble des activités préétablies et systématiques mises en oeuvre dans le cadre
du système qualité, et démontrées en tant que de besoin, pour donner la confiance
appropriée en ce qu'une entité satisfera aux exigences pour la qualité.
L'assurance qualité a ainsi pour but de rassurer le client sur la qualité
de la prestation de l'entreprise. Elle se décline sous la forme d'un document écrit,
appelé «manuel d'assurance qualité», récapitulant l'ensemble
de la politique qualité de l'entreprise.
La certification ou accréditation est
ainsi une reconnaissance écrite, d'un tiers indépendant, de la conformité
d'un service, d'un produit
ou d'un système à un niveau de qualité. La certification se fait généralement
par rapport à une norme, préferentiellement internationale.
Parmi les principales certifications citons notamment :
- La famille ISO 9000 (ISO 9000, ISO 9001, IS0 9004, ISO 10011);
- EFQM (European Foundation for Quality Management).
Depuis quelques années la qualité adresse également
les problèmes réglementaires de sécurité, d'hygiène ou de protection de l'environnement, c'est la raison
pour laquelle de nombreuses certifications spécifiques ont vu le jour.
Le concept de «management par la qualité totale» (en anglais «Total Quality Management», noté TQM) désigne la mise en oeuvre
d'un projet d'entreprise reposant sur une démarche qualité mobilisant tout le personnel,
c'est-à-dire une stratégie
globale par laquelle l'entreprise tout entière met tout en oeuvre pour satisfaire ses bénéficiaires
et qualité, coût et délai. L'objet du management par la qualité totale passe ainsi
nécessairement par le développement d'un «esprit qualité» partagé par tous.
Article rédigé le 16 décembre 2004 par Jean-François PILLOU.
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