Afin de pouvoir manipuler correctement des couleurs et échanger des
informations colorimétriques il est nécessaire de disposer de moyens permettant
de les catégoriser et de les choisir. Ainsi, il n'est pas rare d'avoir à choisir
la couleur d'un produit avant même que celui-ci ne soit fabriqué. Dans ce cas,
une palette de couleurs est présentée, dans laquelle la couleur
convenant le mieux au besoin est choisie. La plupart du temps le produit (véhicule,
bâtiment, etc.) possède une couleur qui correspond à celle choisie.
En informatique, de la même façon, il est essentiel de disposer
d'un moyen de choisir une couleur parmi toutes celles utilisables. Or la gamme de couleurs possibles
est très vaste et la chaîne de traitement de l'image passe par différents
périphériques : par exemple un numériseur (scanner), puis un logiciel de
retouche d'image et enfin une imprimante. Il est donc nécessaire de pouvoir représenter
de façon fiable la couleur afin de s'assurer de la cohérence entre ces différents périphériques.
On appelle ainsi «espace de couleurs» la représentation mathématique d'un
ensemble de couleurs. Il en existe plusieurs, parmi lesquels les plus connus sont :
- Le codage RGB (Rouge, Vert, Bleu, en anglais RGB, Red, Green, Blue).
- Le codage TSL (Teinte, Saturation, Luminance, en anglais HSL, Hue, Saturation, Luminance).
- Le codage CMYK.
- Le codage CIE.
- Le codage YUV.
- Le codage YIQ.
Le spectre de couleurs qu'un périphérique d'affichage permet d'afficher est
appelé gamut ou espace colorimétrique. Les couleurs n'appartenant pas au gamut
sont appelées couleurs hors-gamme.
La plupart des logiciels graphiques offrent des moyens de sélectionner une couleur de
manière interactive. La principale est souvent le nuancier, c'est-à-dire la présentation
des couleurs dans un tableau dans lequel elles sont classées par nuances :
De plus en plus de logiciels intègrent toutefois des outils plus performants
permettant de choisir une couleur parmi une vaste gamme. Ainsi, dans le sélectionneur de couleur ci-dessous, la teinte est représentée
par un disque chromatique, tandis que la luminance est représentée par un sélecteur vertical
donnant les nuances de la couleur allant du noir au blanc.
Dans le sélecteur ci-dessous par contre, la teinte est présentée en abscisses
du sélecteur de gauche, et la saturation est en ordonnée. Le sélecteur de droite permet de régler
la luminosité :
On appelle facteur gamma le critère définissant le caractère
non linéaire de l'intensité lumineuse d'un élément.
Ainsi la luminance d'un écran d'ordinateur est non linéaire
dans la mesure où :
- l'intensité lumineuse qu'il émet n'est pas linéairement proportionnelle à la tension
appliquée, mais correspond à une courbe fonction du gamma de l'écran (généralement
compris entre 2,3 et 2,6) :
I ~ Vgamma
- l'intensité lumineuse perçue par l'oeil n'est pas proportionnelle à la
quantité de lumière effectivement émise
Afin de remédier à cet effet et obtenir une reproduction satisfaisante
de l'intensité lumineuse, il est possible de compenser
la luminance en appliquant une transformation appelée «correction gamma».
Ainsi à chaque périphérique d'affichage correspond une transformation gamma,
pouvant elle-même être adaptée à la perception de l'utilisateur.
Il est facile de comprendre l'intérêt du respect des couleurs d'une image lors
du passage de celle-ci via plusieurs périphériques (chaîne numérique composée
par exemple d'un scanner, d'un logiciel de traitement d'image, puis d'une imprimante) afin de s'assurer que l'image
en fin de chaîne de traitement possède des couleurs proches de l'image d'origine.
On appelle « gestion de la couleur » l'ensemble des opérations nécessaires afin de garantir
la bonne conservation des couleurs d'une image.
Afin de pouvoir garantir la cohérence des couleurs il est essentiel
d'étalonner (ou calibrer) l'ensemble des matériels de la chaîne numérique.
Le calibrage (ou étalonnage) d'un matériel consiste ainsi à décrire dans un fichier,
appelé profil ICC (International Color Consortium), l'ensemble des couleurs
qu'il est capable d'acquérir ou de produire (il s'agit donc de son gamut) dans
un espace de couleur indépendant (par exemple CIE Lab ou CIE XYZ).
Ce profil ICC est intégré dans l'image et véhicule l'ensemble
des transformations qu'elle a subi le long de la chaîne de traitement, à la manière
d'un carnet de suivi.
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